Raising our sun

Hackerspace à Nanterre

Raising our sun

Notre parking (également appelé zone de “remise en forme”) souffre singulièrement d’un déficit d’éclairage. En dépit de plusieurs interventions pour mettre en place des luminaires en quantité suffisante, on a jusqu’à présent, beaucoup joué de malchance.
Les spots premiers prix – mis en place il y a dix-huit mois – ont plusieurs inconvénients : ils ne sont pas vraiment étanches, ne sont pas adaptés au branchement d’un câble de forte section, et évacuent très mal la chaleur des lampes halogènes. Si de surcroît on ne fait pas l’effort de payer 8 EUR pour une ampoule crayon de marque, le changement d’ampoule peut se planifier tous les dix jours! Sans compter qu’il faut grimper à chaque fois en haut de l’échelle pour changer ces &#$ù%¤¿ d’ampoules.

 

Pas mieux
L’effort d’acquérir pour les projecteurs du parking des ampoules de marque est donc consenti. Mais c’est peine perdue : les tares intrinsèques des luminaires font que les filaments de tungstène ont certes une durée de vie accrue, mais qui n’est toujours pas en rapport avec ce qui est écrit sur l’emballage! À un moment donné, on se dit qu’à part investir dans des luminaires sérieux, il n’y point de solution valable. En effet, ces derniers temps, les déchargements de camions se faisaient la plupart du temps en éclairant la scène à l’aide des phares des voitures présentes. Cette obscurité chronique de notre parking devient pénible à la longue.

 

Led it be
L’éclairage à leds, c’est moderne et performant, c’est ce qu’il nous faut. Mais comme toujours, il y’a les produits d’appel à prix très attrayants, et les produits « pro » qui restent diablement coûteux. Vu la taille du parking, l’éclairer en son intégralité requiert au bas mot cinq ou six projecteurs à leds de 100W. En effet, outre le fait de servir à garer des véhicules, bon nombre d’expérimentations hors normes s’effectuent à l’extérieur sur ledit parking, dès que les températures extérieures le permettent. La découpe de bois, le lavage d’objets à grandes eaux, le primo-nettoyage de moquettes, les essais de fonderie mais aussi la tentative (avortée) de nettoyer un filtre d’aspirateur sont des travaux qui, s’ils sont effectués le soir en semaine, requièrent un éclairage conséquent. Juste un petit aparté concernant le nettoyage du filtre d’aspirateur complètement bouché : au premier coup de soufflette d’air comprimé tout est devenu blanc et la poussière ultrafine ne retombait pas! Conséquence : deux heures de lavage au karcher des murs, sol et véhicules pour que 200m² de parking retrouvent un aspect acceptable. Mieux vaut remplacer le filtre colmaté par un exemplaire neuf 🙂

 

Yello summertime
En conséquence, pour éclairer brillamment à l’aide de projecteurs à leds de qualité ces expérimentations réussies et ces échecs peu avouables, il faut compter environ 2 000 EUR de luminaires. Vu comme cela, l’éclairage à leds n’est peut être pas une idée aussi lumineuse que cela. Les lampes de poche – certes rechargeables – ne sont pas prêtes d’être rangées !
C’est à ce moment précis qu’un membre de l’association se manifeste en indiquant qu’il lui est possible de récupérer immédiatement un lampadaire d’extérieur neuf au sodium si le transport de l’objet est organisé dans la journée. En effet, ses dimensions et poids interdisaient tout déplacement via les transports en commun. L’ampoule requise est approvisionnée, ce qui permit de procéder à l’installation du luminaire : ça y est, nous avons notre soleil !

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Ce projecteur éclaire à lui seul la moitié du parking. Les anciens luminaires au sodium encore fixés aux murs du bâtiment longeant le parking sont également en cours de restauration : le nettoyage des gamelles et des réflecteurs, la mise en place de nouvelles douilles en céramique, le remplacement des ballasts et l’acquisition d’ampoules au sodium de 150W est en cours. On espère qu’avant l’été, l’ensemble du parking sera dignement éclairé à l’aide de luminaires de qualité, inondant de leur halo jaune typique notre parking qui si souvent nous sert de zone de travail pour expérimentations spéciales.

 
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La production en série, ce n’est pas ici
L’Électrolab est un lieu de création particulièrement adapté à la conception et réalisation d’objets ou dispositifs spéciaux en un seul exemplaire à fins de prototypage ou pour un usage très spécifique. En effet, une large palette d’outils, d’équipement ainsi qu’un peu de stock de produits semi-finis permet très vite de passer de l’idée à la réalisation.
A contrario, la réalisation d’objets en série cadre mal avec les moyens disponibles car cela bloque pour de longues heures les outils et équipements – souvent disponibles en un seul exemplaire – qu’il convient de partager entre tous les membres. Pour que la disponibilité des équipements du lab reste maximale, les membres sont vivement encouragés à externaliser toute production en série.
Ce mode de fonctionnement qui promeut l’exemplaire unique plutôt que la série va se développer au gré de l’accroissement du nombre de membres. Si quelques outils et équipements sont effectivement disponibles en plusieurs exemplaires au lab, privilégier la diversité plutôt que le nombre d’outils identiques reste le maître mot. Cela va de pair avec le fait que bon nombre de membres investissent à titre personnel dans l’acquisition d’outils classiques ou exotiques, qu’ils amènent sur place occasionnellement, venant ainsi compléter efficacement l’équipement natif du lab.

 

Oh eau !
Le projet décrit ci-après est typiquement dans la veine du prototypage rapide précédemment évoqué. L’Électrolab a déjà conçu l’année dernière un prototype de distributeur de médicaments qui est régulièrement utilisé par celui pour qui il est destiné. Distribuer automatiquement des pilules, c’est bien, mais pour les avaler, encore faut-il pouvoir boire un peu d’eau. Si jusqu’à présent, c’était une simple paille longue qui était mise en oeuvre, l’utilisateur a demandé de disposer d’une paille électrique !
Concevoir un tel objet est tout à fait dans les cordes de l’Électrolab. Après sélection du matériel déjà disponible au lab et approvisionnement des éléments manquants, il aura fallu à peine une journée pour réaliser ce premier prototype. Il s’agit en fait d’une simple pompe miniature pour liquides montée dans un boitier électrique du commerce. On ajoute à cela une alimentation secteur basse tension récupérée, trois mètres de tuyau silicone maintenus par un col de cygne pour micro et la fabrication d’une pédale supplémentaire, grâce à un jeu de construction pour enfants. Pour mettre en œuvre la paille électrique, il suffit de plonger le tuyau « aspiration » dans une bouteille d’eau ou de boisson quelconque. Le tuyau « refoulement » est placé près de la tête de l’utilisateur : il peut ainsi en attraper l’extrémité avec la bouche. La paille électrique se met à fonctionner dès que l’on appuie sur la pédale ad-hoc. Dès que l’on relâche cette dernière, l’écoulement s’interrompt.
À noter que le système ne nécessite aucun amorçage manuel : la pompe sélectionnée est auto aspirante, ce qui simplifie grandement la mise en œuvre de l’objet par les aidants.

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Dès le prototype réalisé, il a été possible d’effectuer un essai au domicile de l’utilisateur. La paille électrique a immédiatement été opérationnelle, même si dans cette première version, le débit a été jugé un peu trop faible. Qu’à cela ne tienne : dans les prochaines semaines, on prévoira la réalisation d’une version plus performante. Mais d’ores et déjà, ce petit appareil simplissime facilite l’hydratation à la demande d’une personne à mobilité réduite.