Electrolab x LeHack 2023 : « Comprendre comment les choses fonctionnent et faire un pied de nez aux personnes trop sérieuses »
Du vendredi 30 juin au petit matin du dimanche 2 juillet, l’Electrolab a participé à leHack 2023, l’événement annuel sur la sécurité informatique pour les hackers de tous niveaux. Dans une ambiance à la fois sérieuse et « bon enfant », nos membres ont présenté l’association, rencontré de nombreux passionnés et mené plusieurs ateliers.
35h d’information et de partage
Jeudi soir, il s’agissait d’abord de remplir le van du Lab. Matériel de démo, kits, composants et t-shirts à vendre, kakemono, flyers, écrans… Hippo et Lucas, rôdés à cet exercice, ont débarqué tout le nécessaire sur le stand de la Cité des Sciences et de l’Industrie, dans le 19e arrondissement parisien. L’événement durera 35h, vendredi, puis samedi jusqu’à 1h du matin.
LeHack, qui existe depuis 20 ans maintenant, se donne 4 objectifs : « instruire le grand public », « démystifier les techniques et les secrets des “pirates” », « participer à la protection et à la défense de services internet et des logiciels » et « diffuser les connaissances techniques les plus pointues », le tout en « promouvant le libre échange d’informations ».
Depuis ses débuts l’Electrolab y est représenté. Cette année, par David, François, Hippo, LienRag, Lucas et Victor. Pour cette édition, nous avons présenté notre activité et nos projets à pas moins de 300 à 400 personnes. Nous leur avons par exemple montré le robot de l’une de nos équipes ayant participé à la Coupe de France de robotique 2014, habituellement en vitrine dans notre espace d’accueil.
Nous avons aussi fait boutique. Nos kits « électraudio » et « dominou », destinés à fabriquer un stylo sonore et des cartes lumineuses à articuler entre elles, ont beaucoup plu, explique Hippo. « Et pas mal de personnes sorties d’écoles d’informatique ou de cybersécurité nous ont confié n’avoir jamais touché directement à de l’électronique. Nous leur avons donc proposé des Arduino avec des capteurs et des actionneurs. »
Rencontres, découvertes et étonnements
Vendredi, c’est surtout la journée où professionnels et étudiants viennent se faire des contacts, découvrir de nouvelles techniques, élargir leurs horizons. Nous avons ainsi échangé sur l’écosystème des tiers-lieux avec le Carrefour numérique2, sur la recherche en information ouverte (« OSINT ») avec OpenFacto ou encore sur les passerelles à bâtir entre élèves du secondaire et écoles supérieures grâce à la médiation scientifique et technique.
Le lendemain, rendez-vous avec un public d’amateurs et de curieux, venus parfois de province ou internationaux. David, en stage au Lab dans le cadre de son cursus en Réseaux et cybersécurité (après une carrière en maçonnerie traditionnelle aux côtés des Compagnons du Tour de France), accueillait et renseignait les passants. « J’étais déjà allé au Hack. Dans la cybersécurité, c’est le rendez-vous de l’année. Cette fois c’était intéressant de me trouver parmi les exposants, de l’autre côté du stand. »
« Les gens étaient assez curieux, il ne s’attendaient pas à ce qu’il y ait autant de choses au Lab », observe-t-il. Les visiteurs ont été particulièrement intrigués par notre démonstration sur le minitel. Ils pouvaient en consulter certaines pages grâce à un ancien appareil connecté à l’internet via un téléphone portable au moyen d’un ESP8266 (un circuit-intégré avec micro-contrôleur) et d’un code développé par Laurent, membre du Lab, disponible en open source sur notre GitHub.
« Notre pousse-seringue électrique a aussi beaucoup étonné, ajoute David. Pourquoi c’est là ? Dans quel but l’a-t-on créé ? ». Conçu pendant la crise sanitaire avec des médecins, des matériaux accessibles et en open source, l’OpenSyringePump a été testé et approuvé par les équipes de l’hôpital Lariboisière (Paris 10e), et adopté par la suite. De quoi rendre incrédules les visiteurs, peut-être peu habitués à ce qu’un tel projet émane d’un tiers-lieu associatif comme le nôtre.
Un événement pour petits et grands enfants
David a aussi encadré notre atelier « Kids » samedi : une vingtaine d’enfants de 6-8 ans, en plusieurs groupes, a pu fabriquer des jeux « Dr Robot » lors de sessions de 30 minutes. « Ce qui est surtout satisfaisant c’est de voir le visage des gamins, leur émerveillement, à la fin, quand sa fonctionne et qu’ils jouent avec. Je n’avais jamais fait d’ateliers avec des enfants. C’était amusant. »
De 21h à 1h du matin, Lucas a animé un workshop sur les FPGA, des circuits intégrés logiques programmables. Au cours des 5 sessions, la soixantaine de professionnels et étudiants, souvent orientés logiciels, a pu découvrir ces composants polyvalents, apprendre à les coder et envisager leurs applications, depuis la conception de co-processeurs et d’accélérateurs matériels jusqu’à la sécurité informatique et l’intelligence artificielle. Pour Lucas le but était également de tester une future formation pour le Lab.
De nombreux autres ateliers et conférences ont eu lieu dans la nuit. Les hackers s’en sont donné à cœur joie. Comme l’illustre Lucas : « Tu prends des grands gamins qui ont envie d’essayer, tester, apprendre, s’amuser. C’est à la fois jovial et organisé. Les gens sont ouverts, il y a une ambiance bon enfant. C’est l’idée du hacking : comprendre comment les choses fonctionnent et, si on peut, faire un pied de nez aux personnes trop sérieuses. Une petite rébellion ».
Merci aux membres présents sur notre stand et à l’année prochaine pour leHack 2024, qu’on espère plein de surprises !