New workers

Hackerspace à Nanterre

New workers

C’est le début de l’année et dès le premier samedi de ce mois de janvier, on reprend les travaux d’aménagement. Les récents congés ont laissé le temps aux logisticiens d’approvisionner les produits semi-finis requis pour ces travaux et aux membres de se reposer un peu.
En effet, lors de la précédente séance du 3 et 4 décembre 2011, seuls quelques membres ont trouvé du temps pour venir au lab, les autres étant occupés à acheter des cadeaux de Noël pour leurs proches. Ainsi, à peine la moitié des tâches prévues ont pu être réalisées, faute d’effectif en adéquation la quantité de travail à abattre.

En ce début d’année, plusieurs nouveaux membres qui ont adhéré récemment à l’association nous on fait l’honneur de leur présence assidue. Ils ont pu constater la multiplicité et technicité des chantiers requis pour aménager le lab. Ils ont également constaté l’importance de ces travaux et pris la mesure de ce qu’il reste à faire. La raison en est fort simple : plus il y a de membres, plus il y de besoins en matière d’infrastructures. Nos moyens étant fort limités, le challenge permanent étant de faire du “sur mesure” à l’aide d’un maximum de produits récupérés, qui par principe, ne sont pas totalement adaptés à nos besoins et le plus souvent pas compatibles entre eux. C’est donc le règne de la débrouille et l’invention permanente pour réaliser ce que l’on souhaite avec ce que l’on a pas ! Pour ceux de nos lecteurs qui trouvent que c’est un combat d’arrière-garde de faire de la récupération, alors qu’il suffit d’acheter ce dont on a exactement besoin, nous seront ravis d’accepter leurs dons en argent pour améliorer un peu notre ordinaire. Nous les invitions également a venir nous rendre visite pour juger par eux-mêmes des résultats obtenus grâce à la récupération.
Enfin, remercions également les sympathisants qui sont venus prêter main forte à ces travaux du week-end et à ceux qui ont préparé les indispensables repas pour nous sustenter.

Au tableau
Notre tableau électrique principal réalisé il y a à peine huit mois est déjà trop petit. Or seule une partie de nos locaux était alimenté par celui-ci. Afin de centraliser les départs principaux vers les différentes zones (par exemple la zone chimie) et en prévision de l’aménagement “électrique” des pièces méca1, méca2 et cuisine en triphasé, un tableau au moins deux fois plus imposant a été réalisé. Mais il faut également penser au chauffage qui lui non plus n’est pas câblé actuellement et le manque de prises triphasées devient un réel handicap.  Après un savant jeu d’optimisation des positions des différents disjoncteurs, contacteurs et autres relais, on constate que le nouveau tableau est à nouveau rempli à près de 90%. Il est vrai que la sécurité électrique (tant pour les personnes que pour éviter tout risque d’incendie) impose la mise en place de nombreux dispositifs de surveillance, auxquels il n’est pas souhaitable de déroger. Les images ci-après vous montrent la progression de la réalisation du tableau puis sa mise en place définitive. Du grand art !

Un bon tuyau
Les jeux d’eau (ahem!) sont toujours très prisés au lab. Même en pleine saison froide, on n’arrive pas à s’en passer. Le dernier événement en date s’est produit lorsque l’un de nos tuyaux d’évacuation PVC s’est mis à danser le bunga-bunga dans la salle de bain. On garde ici sous silence les raisons qui ont engendré un tel résultat mais sachez que des restrictions seront désormais imposées lors de la préparation de plats épicés !

trop fort mon chili con carne ?

Toujours est-il qu’il a fallu réparer en urgence ce cas…tastrophe. Une fois proprement vidé, le tuyau malade a été scié laissant donc notre macérator avec sa sortie libre, dirigée vers le haut. On s’absente dans une autre pièce. À ce moment, le membre qui est resté près de la salle de bain revient nous voir en essuyant ses lunettes et en demandant poliment s’il y a moyen de couper le courant de notre pompe de relevage. Effectivement, c’est loin d’être superflu. L’échappement libre a noyé 12m² de sol (et quasiment autant de plafond !) en une fraction de seconde. Notre cher membre est passé à deux doigts de la douche totale. Eau “usée” évidemment, sinon ce serait pas fun. Une fois le courant coupé, on sort l’aspirateur à eau, les gants et les serpillières, histoire de passer l’éponge. Une fois de plus…

Quelle vedette
Nous disposons depuis des lustres d’un superbe lave-linge offert voila plus de six mois par un membre. Faute de temps, il n’a jamais été mis en service. C’est un appareil récent et de qualité disposant de nombreux réglages (y compris un mode “lavage de chaussures”). A notre grand regret, il ne manque qu’un mode “décrassage de membre” qui permettrait à tout le monde de quitter le lab lavé-rincé. A noter quand même qu’il en a déjà quelques-uns qui sortent effectivement rincés du lab.
Bon revenons au lave-linge. La première lessive du lab a été tout à fait concluante : les premières serviettes et nappes ont été nettoyé et fleurent bon l’assouplissant à la lavande de synthèse. Pour le séchage, il a été récupéré un étendoir à linge lâchement abandonné en pleine rue. Un membre a déjà imaginé pourvoir l’installer au-dessus du lave-linge avec un petit ventilateur soufflant verticalement afin d’accélérer le séchage du linge. Même pour les torchons y’a de l’imagination…

On en vient aux mains
Un membre nous a amené il y a quelques semaines un bidon de cinq litres de savon liquide destiné aux lavages de nos paluches après travaux. Mais certains travaux de mécanique sont particulièrement salissants et l’utilisation de graisse ne contribue pas à faciliter les choses. Même après un double lavage au savon liquide, certains quittent encore le lab avec des mains de ramoneur. Pour enfin ne plus avoir honte quand on sert des mains, un pot de savon liquide spécial “garage automobile” a été acheté. On s’en est servi extensivement dès livraison, lors du graissage/réglage du tour1 qui en avait bien besoin.

Et un petit tour pour la fraiseuse
Notre petit tour parallèle (appelé tour1) a fait l’objet d’une révision poussée menée de main de maître par plusieurs membres bien motivés. Plusieurs accessoires ont été achetés notamment un indispensable porte-outil à changement rapide. L’adaptation de cette pièce a été plus difficile que prévu. Outre la nécessité d’usiner une bague longue à épaulement avec une tolérance extrêmement faible (de l’ordre 0,02 mm) pour limiter tout jeu et vibration, il a été constaté que cette machine était affublée d’une erreur de conception notoire: la hauteur brute du longitudinal (il est trop haut) interdit l’usage de tout porte-outil car dans ce cas, il est totalement impossible d’ajuster la hauteur du tranchant de l’outil sur l’axe passant entre les pointes! Après pas mal de réflexions dubitatives, on en arrive à la conclusion étonnante qu’il convient d’enlever 5mm de matière au chariot longitudinal. Flûte, ça c’était pas prévu du tout. Et comment enlever 5mm à ce bloc de fonte ? Ben avec une fraiseuse. Tiens ça tombe bien, il y en a une au lab (voir un précédent article sur l’arrivée récente de cette machine). Bien que n’étant pas du tout “en service”, il a fallu se résoudre à mettre en marche la fraiseuse afin de faire la modification sur tour1. La précision d’usinage du chariot longitudinal que nous avons obtenu a dépassé toutes nos espérances. L’erreur de planéité est totalement négligeable (0,002 mm en Y, 0,004mm en X, sur une surface de 60 x 60mm). C’est si faible que l’on se trouve à la limite de résolution du comparateur digital (0,001mm).  Il faut dire que l’usinage s’est fait dans des conditions super optimales, c’est-à-dire avec une…fraise d’ébauche et que la machine n’était absolument pas calée à l’horizontale. Impressionnant : à l’état de surface près (sans importance dans ce cas précis), on a atteint la précision d’une bonne rectification plane. Après un tel succès, le même groupe de mécanos en a profité pour usiner l’un des paliers de tour1 afin de pourvoir ajouter une butée à bille, bien utile pour diminuer de manière significative le jeu axial de la vis mère de cette machine.
Tour1 est désormais opérationnel, du moins d’un point de vue mécanique.

C’est maintenant la partie électrique qu’il convient d’améliorer avant de pouvoir effectivement s’en servir. Enfin, il faudra encore acquérir quelques outils et accessoires tel une table adaptée en fonte, un système de lubrification et des cales pour mandrin. C’est une petite machine d’initiation dont la capacité reste toutefois modeste : la qualité des guidages est trop médiocre pour espérer s’en servir pour réaliser des pièces de précision ou usiner de l’acier. Les paliers de la vis mère pourront le cas échéant encore être améliorés. Mais il n’est pas certain que cela en vaille la peine. Pour du tournage de précision, Tour2 sera bien plus efficace. Reste toutefois à le mettre en service…

Silence on tourne fraise
Le premier essai de fraisage, nécessaire pour mettre en service tour1 a été tout à fait positif, comme indiqué au § précédent. La Dufour F51 donne tout de suite confiance : elle a plus de 50 ans mais c’est quand même diablement bien conçu comme bécane, alors que c’est l’une des plus petites et plus anciennes machines fabriqués par ce constructeur (aujourd’hui disparu). Une véritable fraiseuse universelle professionnelle, c’est incomparable de rigidité et sa capacité de travail est au moins vingt fois supérieure à une très belle fraiseuse à portique. Cette machine en fonte ne vibre pas, cela n’a absolument rien à voir avec un quelconque gantry router récent réalisé en aluminium.

Les fans de fraiseuse peuvent télécharger la vidéo ici 😉

La machine est si silencieuse que l’on a du recommencer la prise vidéo à trois reprises : le doux grondement de l’action de fraisage était couvert par les commentaires des membres (trop) enthousiastes assistant à la scène.
Évidemment, la machine n’est pas encore opérationnelle. Sa remise en service est un projet en soi qui – bien que déjà commencé – a encore besoin de bras supplémentaires. Il y a un nombre significatif de pièces à acheter et changer. Le nettoyage initial est loin d’être terminé et le câblage électrique a besoin d’une révision sérieuse. Si un groupe motivé s’y colle, on peut espérer que la machine soit effectivement mise en service en cours du second trimestre 2012. Par ailleurs, il nous manque encore une quantité significative d’accessoires pour espérer faire des opérations de fraisage de qualité. La liste a déjà été établie (pinces et porte-pince ER32, cales de fraisage, fraises de forme,…) et les premiers achats sont prévus pour le mois de mars.

Outils
La lab a acquis plusieurs nouveaux outils et équipements de base pour étendre le spectre des possibles en matière de d’usinage. Un lot de limes de qualité a été acheté ainsi que plusieurs serre-joint premier prix. Un véritable décapeur thermique professionnel avec réglage digital fin de la température a trouvé sa place chez nous. Il lui manque encore quelques accessoires. Une meuleuse premier prix fait également partie des outils destinés aux travaux de serrurerie. Enfin, en matière d’EPI, deux casques de protection à large visière et des gants adaptés aux produits chimiques et pétroliers sont désormais disponibles. Signalons également le don d’un membre qui nous a offert un lot de grandes clés plates et à pipe ainsi qu’une très grande clé à molette qui ravira sans aucun doute nos plombiers locaux.

A l’aise dans ta tête
En fin d’année dernière, le lab a eu l’occasion d’acquérir un très bel accessoire pour la fraiseuse : il s’agit d’une tête à aléser. C’est un outil très pratique pour l’usinage de flancs de brides et toutes sortes d’opérations d’alésages effectués sur une fraiseuse. L’équipement acheté est complet avec ses accessoires dans sa boîte en bois. Certes, ce n’était pas vraiment prioritaire mais le prix de ce modèle de référence d’un grand constructeur italien méritait qu’on se laisse tenter. Et c’est ce qu’on a fait.

Tête à aléser D'ANDREA modèle TS-1, version spéciale modifiée pour machines Huron