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Il y a quelques jours, j’ai reçu un coup de fil pour le moins intéressant :
– Je me demandais si ça t’intéresserait de participer à l’écriture d’un livre sur les fablabs, hackerspaces, et ainsi de suite ?
– Oh que oui cher ami, mais comment et quand ?
– Tu pourrais nous rejoindre, à Rennes, là tout de suite, jusqu’à dimanche ?
– wait whaaat ? Là, maintenant ? Je suis à Nanterre, moi, et j’avais des trucs de pré…
– Oui, oui, on a commencé il y a deux heures ! Les frais sont couverts, ça va être fun, allez, viens !
Pour une fois qu’un contact spontané ne résulte pas dans le transport improvisé d’une machine de trois tonnes… j’ai donc sauté dans un train pour Rennes, afin de rejoindre la fine équipe rassemblée pour l’occasion dans les locaux d’Activ Design (une école de graphisme libre, et donc un repaire de libristes), qui accueillait ce liberathon.
Flossmanuals et liberathon : kesako ?
Pour ceux qui ne connaitraient pas encore Flossmanuals, vous pouvez consulter leur site ouaibe.
Il s’agit d’une association, dont l’objet est l’écriture et la publication de documentation pour les projets opensource, voire libres. Soutenue par divers mécènes qui ont un intérêt à ce genre de choses, l’idée est d’enfermer de regrouper dans une pièce un ensemble de gens jusqu’à ce que mort s’en suive qu’ils produisent une documentation utilisable.
C’est ce qu’ils appellent booksprint, ou encore liberathon : quatre jours de rédaction intense, fruit de la collaboration d’experts (habituellement contributeurs majeurs au projet libre en cours de documentation), des connaisseurs (utilisateurs avancés) et des néophytes (simples curieux… potentiellement doués pour la rédaction), tous encadrés par des facilitateurs (membres de l’association qui supervisent les opérations). Le résultat est ensuite publié sous licence GPL, et disponible également en version imprimée. Classe !
Pour cela, une plateforme en ligne est utilisée – elle est d’ailleurs utilisable librement, si l’envie vous prend de pondre une belle documentation sur l’un de vos projets… ou bien de contribuer à l’un des nombreux ouvrages déjà existants.
Revenons au bouquin
Les critiques sont unanimes : “Rennes est une ville sympa !”. Non, je voulais dire (mais en fait, si, c’est vraiment sympa) : on a écrit un livre qui a le mérite d’exister. Lisez le, achetez le, même, ça fait vivre l’association, et leur cause est belle et juste. Fruit du travail collaboratif (et donc de certaines concessions) de plusieurs auteurs selon le principe décrit ci-avant, cet ouvrage vise à faire un petit tour d’horizon sur ces fameux lieux qui nous préoccupent.
Le livre est en libre accès (et téléchargement, et édition) sur le site ouaibe.
Après un rapide historique pour situer de quoi on parle, et une très attendue analyse définitive (ou presque) de ce qui distingue notamment un hackerspace d’un fablab (on en avait parlé sur ce blog), on enchaine sur une présentation sommaire de quelques lieux représentatifs (des gens en présence, surtout). Rassurez vous, on a sous le coude assez de matériau exclusif Electrolab pour pondre l’historique et les valeurs du lieu en 36 volumes (pour ce qui est de l’index). Mais là, il a fallu rester concis.
Pour rappel: c’est de la GPL: utilisez le template, créez le chapitre sur votre structure, et racontez au monde entier votre expérience ! Et ensuite, n’oubliez pas d’aller publier la même chose sur www.hackerspaces.org, que vous n’avez pas mis à jour depuis la tendre enfance de votre lieu/asso, on le sait tous.
Ensuite, on parle du fonctionnement de ces lieux. Pour être franc, je n’étais pas encore arrivé lors de la prise de décisions à propos de la table des matières, et j’aurais probablement structuré les choses légèrement différemment. Il n’empêche que le livre présente à sa manière différentes phases de vie d’un lab, en donnant quelques pistes pour les utilisateurs, porteurs de projet, et curieux. Non, la recette pour fabriquer un lieu aussi génial que l’Electrolab n’est pas fournie intégralement (on la réserve pour un futur ouvrage), et non, la recette pour fabriquer un lieu à l’équilibre économiquement (c’est pas la même ?) n’y est pas non plus. Mais ya des pistes, quand même.
La dernière partie rassemble ce qui pourrait être une forme d’essai sur les valeurs de ces lieux, histoire de discuter un peu du pourquoi on passe notre temps libre à faire vivre ce genre d’endroits.
La suite ? Écrivez la vous même !
Et ça s’arrête là. Ben oui, c’est la version 1.0 : à vous de contribuer ! On allait pas tout faire à votre place, non plus. Je plaisante, mais en fait je trouve le concept du liberathon assez intéressant, et les temps de réflexion en groupe sur ce qu’on fait, comment et pourquoi on le fait et vers quoi on veut aller sont à mon gout trop rares, ou trop peu formalisés.
A quand un atelier booksprint à l’Electrolab ? On s’en fait un petit lors du prochain THSF ? D’un CCC/OHM ? Il me semble qu’il est grand temps de réfléchir ensemble à ce qu’on souhaite mettre en place, dans chacun de nos lieux, et collectivement. Le book hacking, après tout, cela manquait à nos occupations.