Miter saw

Hackerspace à Nanterre

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Au charbon

Le lab a récupéré il y a quelques temps une petite scie radiale. Bah c’est un modèle premier prix, mais en attendant de pouvoir acquérir un modèle sérieux, celle-ci fera bien l’affaire. D’ailleurs il subsiste bien un créneau dimensionnel vacant entre la petite scie radiale pour modélisme prêtée par un membre et notre grande scie à ruban dédiée aux métaux dont vous avez déjà pu observer les performances sur ce blog.
Un rapide diagnostic de cette machine permet de constater que le moteur ne fonctionne pas. Bah, c’est le câble secteur qui est coupé. Perdu : le câble et en parfaite santé mais les charbons sont rongés jusqu’à l’os : leur support en plastique a même fondu en partie sur le collecteur. Le précédent utilisateur a exploité la machine jusqu’à son dernier souffle. Et après ? Ben poubelle, et on en rachète une autre. Vu qu’il s’agit d’une marque de distributeur, la réparation par retour au magasin le plus proche de l’enseigne (GSB), n’en vaut pas la peine. Sous garantie, la machine est remplacée, mais au delà de la garantie constructeur, la machine n’est pas réparable, même si l’on accepte de payer. D’ailleurs, il est impossible d’acheter la moindre pièce de rechange, il n’y en a pas : ni au magasin, ni sur l’Internet. C’est du jetable dans sa plus pure expression.
Alors, il est vrai que le précédent utilisateur a pu acquérir cette machine pour une somme modique (probablement un peu plus d’une centaine d’Euros), mais sa durée de vie est parfaitement définie. Une fois les charbons consommés, c’est fini, on jette tout. D’aucuns dirons que c’est de l’obsolescence programmée ! Mouais, on peu dire ça, si on ne sait pas quoi dire d’autre. A force de vouloir payer le moins cher possible, le consommacteur s’est pris à son propre piège. Celui d’acquérir des biens toujours plus compétitifs d’un point de vue prix, mais au détriment de la qualité, du service après-vente et forcément de la pérennité. Pour cette machine donnée, la qualité des sous-ensembles et l’absence de tout service (pas de pièces de rechanges) permet – couplé à une production extrême orientale – d’afficher un prix plancher. Mais on en a à peine pour son argent. Car de nombreux éléments laissent à désirer : le levier de blocage de lame se tord à la main, c’est du fer blanc^^. Les charbons s’usent vite, la lame est merdique, les roulements sont sous-dimensionnés et ont un jeu épouvantable, qu’ils avaient d’ailleurs dès leur fabrication 🙂 En conséquence, la machine est très bruyante : plus il y a de jeu, plus les oreilles de l’utilisateur souffrent.
Bref on a une scie radiale, mais impossible de faire un travail soigné avec un tel engin tant il y a d’éléments bâclés. Tant que l’on découpe des lattes de bois pour charpente, voire du bois de cheminée 😉 on est dans les capacités de la machine. Pour la découpe d’un bois mouluré en vue de faire un cadre de tableau un dimanche après-midi, c’est peine perdue. Non seulement, la coupe sera peu précise mais en plus vos voisins vous haïront pour avoir interrompu leur sieste, fusse-elle crapuleuse.

ScieRadialePerformancePower
Bon, revenons à nos moutons charbons, qu’il convient de remplacer au mieux des possibilités qu’offre le net. Chez un revendeur spécialisé, on identifie et commande un jeu sciemment choisi de plus grande dimension et qui, APRES modification par nos soins (et cela finit avec les mains noires comme des bougnats), pourra être adapté au moteur existant. Les trois roulements sont changés par des modèles de marque. Certes, ils sont diablement petits – trop petits – ces roulements, mais la modification de la machine pour corriger ce problème est illusoire. Au premier essai, on s’éloigne significativement de la machine, par mesure de sécurité : le moteur a le bon goût de ne pas exploser ou dégager de fumée dense et âcre souvent révélatrice d’un sérieux problème électrique : il nous casse seulement les oreilles avec son bruit de crécelle sifflante qui impose d’office le casque anti-bruit à toute personne située à moins de 10 mètres à la ronde. Apparemment, la greffe des charbons n’a pas engendré de rejet.
Le laser de positionnement est réparé, le ressort manquant du bloque-lame est remplacé, des serre-joints adaptés sont confectionnés en place de ceux d’origine, manquants et d’ailleurs fabriqués à l’aide de tiges filetées, ce qui évidemment n’est ni pratique ni adapté car leur maintien insuffisant engendre un risque d’accident. Le cache de protection de la lame est également réparé, car cassé au niveau de son plot de guidage excentrique pour cause de tension interne dans le plastique (sic) . Un collage sérieux avec une colle anaérobie complétée de mortier spécial permet de sauver in extremis la pièce, dont la fragilité intrinsèque est évidente.
La réparation est désormais terminée ce qui fait que le lab dispose d’une scie radiale opérationnelle. Si on est une bonne âme, on lui achètera encore une bonne lame. Espérons que cette machine fasse son office en attendant que le lab acquière un modèle de qualité, ce qui reste incontournable.