
Polytech Sorbonne au Lab : « Ici, il y a des capacités infinies »
Vendredi 16 juin, 20 étudiants de 4e année en spécialité Électronique et informatique de Polytech Sorbonne, l’école d’ingénieurs de Sorbonne Université, ont achevé et présenté leurs « projets longs » à l’Electrolab.
Après une première phase de réflexion mi-mai, pendant 3 jours, les étudiants sont revenus à l’Electrolab pour une intense semaine de travail, du 12 au 16 juin. Au bout de ces 60h de « workshop » et alors que se clôt l’année universitaire, les 8 groupes doivent présenter leurs projets devant un jury comptant notamment les deux intervenants professionnels qui les encadrent, Martin Loyer et Benoît Rassouw, Philippe De Boucaud (commissaire d’exposition) et Dimitri Galayko (professeur à Sorbonne Université).
« L’idée de notre formation, c’est de rendre les ingénieurs un peu moins cons, affirme Martin Loyer, informaticien spécialisé en systèmes embarqués – pensez Raspberry Pi, Linux, Arduino… – également artificier spectacle, cordiste et ancien contributeur de la légalisation du wifi en France. Les faire sortir de leur monde et de la novlangue, apprendre à réaliser un projet, mais aussi en parler et le vendre. En France les ingés sont très formatés, ça ne leur rend pas service ».
Pour la 2e année consécutive au Lab, les étudiants peuvent s’éloigner de l’électronique, leur zone de confort, en profitant des équipements variés du local. Certains (ré)apprennent des basiques, percer, visser, coudre à la machine… « Je connaissais l’Electrolab. Pour les étudiants, c’était l’occasion de sortir, de changer de cadre. C’est ce qu’on essaie de faire tous les ans », explique Benoît Rassouw, designer/plasticien, associé à plusieurs tiers-lieux en France et porteur de l’aventure www.banyatour.fr. Son rôle : doper la créativité des futurs ingés.
Cette année, les étudiants ont réalisé et présenté huit projets :
- « Les souvenirs du Petit Prince », une manette connectée à un écran ;
- « Pucnh-E », un gant de boxe pour analyser les mouvements d’un boxeur ;
- « Screen Link », deux panneaux lumineux pour faire défiler des messages textuels à longue distance ;
- « Le gant magique » qui permet de commander une petite voiture en bougeant la main ;
- « Para-Fusée », un système de libération d’ogive et de déclenchement de parachute pour mini-fusée ;
- « Clicli », une veste signalétique pour améliorer la sécurité des cyclistes ;
- « Tire et Bois ! », un jeu de fléchettes pour soirées entre amis ;
- « L’Apéro-Globe », un globe terrestre qui indique l’heure de l’apéro partout dans le monde.
Des projets utiles, instructifs, voire poétiques
Les projets peuvent être très concrets et utiles. A l’instar de « Clicli », le projet d’Oneill et Alexis : une veste pour cycliste qui, grâce à un boîtier accroché au guidon et des lumières LED accrochées aux manches, permet de mieux signaler ses changements de direction aux autres usagers de la route, même en journée. « Nous faisons du vélo à Paris. Mais en tant que cyclistes, on ne nous remarque pas assez. Alors nous avons eu cette idée », précisent les deux étudiants.
Lucas, Manar et Théo ont planché sur un système d’éjection de l’ogive d’une mini-fusée, avec de nombreux apprentissages à la clef : prototypage et impression 3D, pliage de parachute, prise en compte du facteur poids… Ils ont notamment bénéficié des conseils experts des collègues de la Fédération Open Space Makers hébergée au Lab. Ce vendredi, lors de la présentation, l’ogive lancée depuis une nacelle à 10m de hauteur s’est bien détachée, pour atterrir sereinement devant les portes de l’Electrolab.
Pour inventer, les étudiants ont mis à contribution leur vie et leurs centres d’intérêt. Ainsi la lecture du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry a motivé Maguette et Sappida à adapter une célèbre manette de jeu vidéo afin de faire défiler les illustrations du livre sur un écran en dessinant des formes dans l’air. Une autre manière, plus moderne mais non moins poétique, de « dessiner un mouton »…
L’Electrolab, terrain de « tous les possibles »
« Ça fonctionne assez bien, au Lab, remarque Benoît. La plupart de nos étudiants sont en alternance en entreprise, venir en milieu associatif leur permet de découvrir d’autres manières de faire, de mener des projets, avec une certaine liberté, des échanges et des choses informelles. Et en plus ici il y a des capacités infinies. D’ailleurs mon premier job c’est de “rétrécir” leurs projets ! »
« Je remercie l’Electrolab pour ce qu’ils font, tous les possibles qu’ils nous apportent. Plus largement, je suis heureux qu’une association essaie de sauver et mettre en valeur les patrimoine et savoir-faire industriels en France », renchérit Martin. Et nous, que des écoles et des étudiants contribuent à donner vie au Lab par leur présence et leurs projets !