Smoking is not littering
La cigarette électronique, vous en avez certainement entendu parler, vu le nombre d’usagers qui vapotent et de boutiques spécialisées qui commercialisent ces produits. Mais saviez-vous qu’il existe aussi des cigarettes électroniques jetables ? En cherchant un peu sur le Net, on peut trouver une évaluation d’un tel dispositif.
Mais pourquoi s’intéresser à un tel produit?
Il se trouve que le lab a à disposition une cinquantaine de cigarettes électroniques jetables, manifestement neuves mais qui ne fonctionnent pas, car leur pile interne est vide. Elles ont été trouvées par terre, éparpillées sur un trottoir d’une commune altoséquanaise 🙁
A battery life
En réalité, dans ces cigarettes jetables il n’y a pas de pile, mais un accumulateur Li-ion. Pourtant aucun dispositif ou connecteur destiné à la recharge n’a été prevu : l’accu est chargé “à bloc” à la fabrication, mais une fois celui-ci vide, on jette tout 🙁 . Idem pour le liquide qui produit la fumée artificielle : rien n’a été envisagé pour recharger en propylène glycol parfumé le petit linge humidifé qui sert de “réservoir”. C’est vraiment un truc à usage unique. Une fois utilisé, le déchet qui subsiste n’est rien d’autre qu’un MÉGOT ÉLECTRONIQUE.
Et ça, ça ne s’invente pas !
A clever choice ?
On peut légitimement se demander pourquoi le fabricant de cigarettes jetables a sélectionné un accumulateur au lithium plutôt qu’un élement primaire. Le choix du métal est relativement aisé à comprendre : les éléments électrochimiques mettant en œuvre le lithium disposent de l’énergie massique la plus élevée, désormais supérieure aux piles alcalines. Comme l’énergie emagasinée sert au chauffage et donc à l’évaporation d’un liquide, il faut pouvoir la stocker le plus efficacement possible.
La raison du choix d’un accumulateur plutôt qu’une pile primaire est moins évidente. Les cellules primaires au lithium les plus courante sont soit au lithium-manganèse soit au lithium-chlorure de thionyle (SOCl2), ce dernier composé étant sous forme liquide. On peu arguer que la production des premières n’est pas très courante – ce qui rend l’élément coûteux – et que pour le second couple électrochimique, l’oxychlorure mis en œuvre est particulièrement corrosif, c’est qui pose un réel problème de sécurité si l’élément venait à être endommagé. Le choix d’un accumulateur Li-ion semble, in fine, raisonné et résulte d’une équation caractéristiques/coût établie en lumière d’une bonne connaissance des marchés et des technologies de stockage d’énergie électrique.
Enfin, on ne trouve trace sur la e-cig ou son emballage – un petit tube entièrement transparent en plastique – d’un quelconque symbole de recylage qui est censé se trouver sur tous les produits alimentés par pile ou accumulateur, depuis que les directives européennes ont imposé voilà une dizaine d’année, l’existence de filières de recyclage spécifiques à ces produits.
Teardown
À l’intérieur d’une cigarette électronique on trouve peu ou prou ça:
Celles que l’on a récupérées semblent de construction un peu plus simpliste, mais les sous-ensembles essentiels – tels que présentés par les deux images ci-après – sont bien présents.
Use or re-use ?
Outre le dispositif déclencheur (probablement un capteur de pression différentiel rudimentaire) qui peut mériter que l’on s’y intéresse, le plus utile dans la cigarette électronique “jetable” est l’accumulateur.
Après les avoir quelque peu requinqués, les spécialistes du lab ont observé qu’environ deux accumulateurs sur cinq étaient encore utilisables. La capacité indiquée sur l’élément est de 280 mAh. Sûr que les membres du lab sauront mettre en œuvre ces minuscules accus dans des montages électroniques un peu moins fumeux qu’une cigarette électronique jetable.